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La carrière du château David dit Château Eulenburg à Moresnet (Syndicat d'initiative trois frontières)

Histoire ➔ Chroniques diverses ➔ Château David-Eulenburg

Chroniques diverses


  1. La Maison Blanche

Cimetière américain

  1. Avant-Propos
  2. Le site avant 1944
  3. Le provisoire
  4. Le permanent
  5. L'inauguration
  6. De Henri-Chapelle
  7. La gestion

Château David-Eulenbg.

  1. Le château
  2. La carrière (Leverbach)
  3. La Famille David
  4. Pendant la guerre (43-45)

Calvaire Moresnet-Chapelle

  1. Historique
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  4. Découverte botanique
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  7. Le cimetière du calvaire
  8. Départ des franciscains
  9. Une nouvelle gestion

Cloches de Plombières

  1. Départ des cloches
  2. Retour des cloches

Le pensionnat Maria Hilf

  1. Les soeurs à Maria Hilf
  2. Les pères à Maria Hilf
  1. Autres chroniques


La carrière (Leverbach)

du château David dit Château Eulenburg à Moresnet.


Depuis sous le pont de chemin de fer de Moresnet et en direction du sud, le sous-sol est constitué de lits de pierre massive que les géologues classent parmi les strates d'Evieux Famennien (3). Elles ont été formées à la fin du Dévonien, il y a environ 360 millions d'années, et figurent, sur la carte géologique de la Belgique, sous la référence Fa2c.

Ces strates sont constituées de grès micacés (psammites), de grès calcareux et de schiste et se formèrent sur les bords de la mer Dévonienne sous forme d'une alternance de sédiments sableux et argileux.

Comme matériau de construction, on utilisa le grès dur, le schiste étant sans valeur.

Il est certain que c'est le père de Victor David qui a acquis la concession d'exploitation du sous-sol. Il est assez difficile de dire quand l'extraction a commencé. Mais même sans point de repère concret, on peut considérer que l'extraction de la pierre en grande quantité a commencé en même temps que la construction de la ligne de chemin de fer Welkenraedt-Plombières en 1869-1870, d'autant plus sûrement que cette ligne de chemin de fer traversait les terres des David. La rentabilité de l'entreprise était assurée par le transport aisé et rapide.

L'endroit que les David choisirent pour creuser leur carrière était un vallon (Leverbach) dont la surface devait être enlevée pour parvenir aux lits de pierre.

Jusqu'à une certaine profondeur, cette façon de faire s'avéra la bonne, mais, plus on s'enfonçait dans le sol, plus les eaux souterraines entravaient le travail. On tenta d'abord de lutter contre cet imprévu à l'aide de pompes, pour se rendre compte ensuite que l'entreprise menaçait de perdre toute rentabilité.

Le jeune Victor David proposa alors d'attaquer la falaise qui se trouvait à quelques dizaines de mètres de là et d'extraire la roche en sous-sol. Les strates de roches descendaient vers le bas, ce qui ne pouvait être que positif.
Creuser une carrière souterraine ici était sûrement une première.
En général, on attaque la colline de flanc jusqu'à ce que l'on se trouve face à une falaise (Schymper) ou on creuse horizontalement sous une colline (Hauset, lieu-dit " Sieben Weiher ").

Dans notre cas, deux aspects économiques supplémentaires ont aussi été pris en compte : d'une part, la volonté de conserver intactes les riches prairies en surface et d'autre part le fait que la structure du sol offrait toutes les garanties pour une exploitation rentable.

Au vu des immenses réserves de pierre disponibles, la réussite de l'entreprise était, en effet, assurée. L'exploitation fut bon marché et naturelle ; l'on creusa des galeries de quatre à cinq de haut et de large dans la colline et on les relie latéralement les unes aux autres de façon à ce que les piliers restants offrent toute la sécurité voulue.

Pour le transport de la pierre extraite, on construisit un petit chemin de fer de campagne jusqu'à proximité de la gare de Moresnet. Là, une rampe de chargement permettait de vider le contenu des wagonnets directement dans les wagons de chemin de fer.

Les pierres partaient aussi bien pour la Belgique que pour la Prusse. Elles ne furent pas utilisées uniquement comme matériau de construction, mais il est établi que les ornementations des allées pavées d'Aix-la-Chapelle proviennent aussi en grande partie de la carrière de Moresnet.

C'est probablement la première guerre mondiale qui a mis un terme à l'entreprise. La carrière fut abandonnée.

Mais on se souvint à nouveau d'elle au cours de la seconde Guerre mondiale, lorsque les habitants des villages voisins se réfugièrent sous l'épaisse couverture de pierre pour se protéger des bombes des bombardiers anglais et américains. (voir article : Pendant la guerre entre 1943 et 45 - Les sœurs du Pauvre Enfant Jésus au château David dit château Eulenburg à Moresnet.)

Près "un demi siècle s'est écoulé depuis. La nature a pu se développer librement ; des broussailles et des buissons d'épineux recouvrent maintenant l'ancien chantier. Des pierres tombées du plafond sous l'influence des intempéries bloquent l'entrée.

Comme si cela ne suffisait pas, la carrière, creusée à l'origine dans un fond de vallée, est depuis longtemps déjà remplie par les eaux de la nappe phréatique et par la Lever, un ruisseau qui y a été détourné.

Il servit un temps d'étang à poissons, puisque la châtelaine y pêcha elle-même les carpes pour le vendredi.

Des sédiments se sont accumulés dans la carrière au fil du temps, à tel point qu'elle ne mérite même plus le nom d'étang.

(3) La Famenne est une dépression entre le massif des Ardennes et le Condroz.

Sources : Monsieur P. J. Felder, géologue à Cadier en Keer aux pays-Bas. Collection d'images de l'auteur. Madame F. Heusch de Aix-la-Chapelle. Monsieur Victor David de Laurensberg. Souvenirs du Chevalier David, 1872-1948. Pierre Scholl, membre de la Société archéologique de Verviers. Les administrations des communes de Plombières, Jalhay et Dolhain. Les archives de la ville de Verviers.
Auteur: Alfred Jansen.